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Les investisseurs semblent depuis quelques jours embrasser le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie américaine avec notamment un mouvement de désinflation notable. Il pourrait permettre à la Fed d’être plus accommodante en 2024 et les investisseurs anticipent dès à présent quatre baisses de 0,25% de son taux d’intervention. Les perspectives de récession ne sont pas totalement écartées et certains investisseurs sont plus prudents en évoquant des taux déjà restrictifs ainsi qu’une diminution importante du matelas d’épargne des américains qui pourrait contraindre la consommation et donc la croissance US. Il ne faut pas pour autant négliger la voie d’une économie toujours résiliente qui validerait un taux des Fed Funds proche du taux d’équilibre : le marché du travail est toujours en bonne santé et ne réagit pas comme prévu à l’extraordinaire normalisation monétaire depuis avril 2022. Le vieillissement de la population active et une volonté des employeurs de ne pas licencier aussi facilement qu’avant lorsque les conditions économiques se dégradent, redonnent du pouvoir au salarié et soutiennent la consommation. Toutefois, un probable assouplissement de la politique monétaire de la réserve fédérale devrait s’accompagner d’un mouvement de repentification de la courbe des taux. La réduction du bilan de la Banque Centrale va se poursuivre. La prime de terme qui rémunère l’incertitude à long terme de la trajectoire de l’inflation et de croissance devra réapparaître pour convaincre les investisseurs. Le rééchelonnement de la dette publique sur une maturité moyenne plus longue contribuera aussi à ce mouvement.